QUE FAUT-IL CHANGER ?

(Jean-Pierre HANNEQUART, 27 novembre 2019)

FAUT-IL CHANGER ?
Oui , nécessairement tout ce que nous connaissons et vivons est toujours en train de changer. Le monde est en perpétuelle évolution avec ou sans l’homme, et à présent beaucoup sous la pression humaine.

 Aujourd’hui  plus que jamais, grâce à notre intelligence et aux connaissances accumulées, nous savons que notre planète Terre a des limites et que nous  ne pouvons continuer au même rythme  à polluer et à gaspiller les ressources (à partager avec plusieurs milliards d’êtres humains).

Le dérèglement climatique n’est pas des moindres, la perte de biodiversité s’accélère et bien d’autres éléments témoignent d’une crise écologique sans précédent. En outre, une grave et vaste crise socio-économique est présente de même qu’une crise politique et morale : en d’autres termes la crise est systémique sinon de civilisation.

Un changement de l’organisation sociétaire globale s’impose tout autant qu’un changement au niveau des comportements individuels.

QUEL CHANGEMENT FAUT-IL FAIRE ?

Il s’agit fondamentalement de ne plus continuer le  rythme actuel  d’exploitation des ressources naturelles, sans parler de l’exploitation insoutenable d’une partie de l’humanité vis-à-vis de l’autre partie.

Les énergies fossiles s’épuisent progressivement de même que de nombreuses ressources minérales stratégiques (du point de vue de l’évolution de nos technologies !). Et de multiples formes de pollution s’aggravent.

Il faut donc changer nos modes de production et de consommation, et plus largement notre mode ou style de vie à l’occidentale.

COMMENT CHANGER ?

Est en cause un changement généralisé de comportement ; ce changement doit se faire par des décisions (politiques) collectives de même que par des choix (volontaires) opérés au niveau individuel.

Peu importe qui doit bouger en premier lieu du politique ou de l’individu, les deux sont indispensables.

COMMENT HIERARCHISER LES CHANGEMENTS A OPERER ?

Chaque jour nous apporte de nouvelles données chiffrées sur les émissions de CO2 dans l’atmosphère.

On apprend ainsi que les bateaux polluent presque autant que les voitures, que les avions sont parmi les plus grands pollueurs, que la télématique conduit à d’énormes quantités d’émissions de CO2,  …que les centrales au charbon en construction en Chine vont générer autant de gaz à effet de serre que ce que le monde a réussi à réduire en une année .

A vrai dire,  l’accumulation de toutes ces données traduit l’ampleur des changements à opérer (et le besoin d’une autre civilisation) .

Par ailleurs, il convient d’admettre que de multiples paramètres interviennent dans les écobilans et que le calcul des émissions  « carbone » ( directes et indirectes) reste toujours empreint d’incertitudes.

En tous cas , il apparait nécessaire d’agir sur tous les fronts plutôt que de renoncer à agir contre un problème en argumentant que d’autres mesures sont plus importantes : toute mesure de réduction des émissions de CO2 ne peut qu’être positive et doit être défendue sans trop se soucier des impacts comparatifs.

QUID AU NIVEAU DES COMPORTEMENTS INDIVIDUELS ?

Au niveau individuel , on peut aussi se poser la question de ce qui est le plus important à modifier. Certains diront qu’il faut changer de banque, d’autres qu’il importe avant tout de changer sa mobilité, ou son habitat, ou son alimentation,…

En toute hypothèse, on doit admettre une grande diversité des situations individuelles  et donc laisser une grande liberté dans le choix des efforts de changement de comportement  ( en fonction du ressenti, de la sensibilité, des aspirations  et de l’intelligence de chacun )

Comme petit inventaire des comportements à adopter , relevons :

AU NIVEAU ALIMENTAIRE

  • Consommer des produits de saison et de proximité.
  • Développer des relations directes de consommateur avec les producteurs
  • Privilégier les produits BIO
  • Limiter sérieusement la consommation de viande
  • Acheter si possible dans des « magasins sans emballages »

AU NIVEAU VESTIMENTAIRE

  • Ne pas céder au changement de vêtements pour la seule raison de mode
  • Favoriser la « seconde main »
  • Acheter des vêtements de qualité écologique et si possible fabriqués à proximité

AU NIVEAU DE L’HABITAT

  • Privilégier des produits naturels plutôt que des produits chimiques
  • Privilégier des matériaux et des équipements « économes en énergie »
  • Installer ,si on en a les moyens,des panneaux solaires
  • Adopter des petits gestes de non-gaspillage  (éteindre les lumières,  débrancher les appareils, réduire la température du chauffage ,etc …

AU NIVEAU DE LA MOBILITE

  • Adopter, dans la mesure du possible, une mobilité douce ( pratiquer la marche à pied et le vélo plutôt que la voiture )
  • Opter si possible pour des solutions de transports en commun ( examinera les possibilités de co-voiturage )
  • Réduire le recours à l’avion, notamment au profit du train.

AU NIVEAU DE L’EQUIPEMENT

  • Privilégier le mobilier artisanal plutôt que les équipements standardisés
  • Opter si possible  pour la réparation plutôt que l’achat de produits neufs
  • Eviter l’achat de multiples gadgets « high tech »
  • Privilégier des  produits de consommation courante avec « faibles emballages » et  haut potentiel de réutilisation et recyclage.

AU NIVEAU DES LOISIRS

  • Favoriser les activités culturelles peu consommatrices de biens matériels.
  • Rechercher  des loisirs « de proximité »  plutôt qu’ à longue distance.

Ceci dit, on peut encore se demander «  quel est le sens d’’acheter en circuit court trois carottes alors qu’on continue à planifier un ou plusieurs voyages en avion dans les 12 mois à venir? » 

Il n’est pas facile de répondre à cette interrogation ; avançons néanmoins quelques arguments :

  •  l’achat de carottes en circuit court a peut-être plus d’impact positif qu’il n’y parait dans la mesure où il s’intègre dans le développement d’un nouveau mode de fonctionnement du système alimentaire

( qui, dans sa globalité, est présentement responsable de près de 25% des émissions de CO2) ;

  • le déplacement en avion peut correspondre à un plaisir intense de voyage difficile à remplacer, quoiqu’il soit toujours bon d’envisager des alternatives de transport voire de destination.

ET L’ECONOMIE CIRCULAIRE ?

Dans la recherche d’une nécessaire   « transition », un concept tend à rassembler de nombreux partisans : celui de l’économie circulaire.

Toutefois, il faut admettre que ce concept recouvre diverses acceptions dont l’ambiguïté favorise un soutien relativement unanime.

Pour la majorité des partisans, il signifie  qu’il faut aller essentiellement vers une économie du recyclage  ( étant entendu que ce dernier concept est lui-même ambigu car bien souvent il ne vise que du  « downcycling » ).

Quelques-uns mettent l’accent, il est vrai, sur une vision de l’économie circulaire comme étant d’abord une réduction à la source de la consommation des ressources sinon comme du réemploi des produits.

Reste cependant que seule une minorité d’acteurs pose la problématique de l’échelle de circularité : circuits courts  plutôt que la promotion d’une échelle territoriale nationale , européenne voire mondiale.

Dans l’optique du changement profond de l’économie ou de la civilisation qui s’impose,, il va de soi que tout ce qui est économie de proximité est à privilégier .

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