MIGRANTS

Ne pas les connaître ni d’Eve ni d’Adam

(Carla Goffi, 24/06/20) Ne pas les connaître ni d’Eve ni d’Adam. Ces grands garçons ou filles qui ne frappent pas à nos portes, mais que nous savons être là, seuls dans la rue, à jeun, dans le froid et la  pluie, sans endroit où s’abriter. Alors, des bénévoles vont les chercher pour les amener chez eux. Ils sont fourbus, transits de froid et de fatigue, les yeux pleins de lassitude ; ils n’ont même pas envie de manger ce qu’on leur propose, ils souhaitent juste prendre une douche, recharger leur téléphone et plonger dans un lit, même par terre ou sur le coin d’un divan, c’est égal. Dormir et oublier les crocs des chiens, les marches dans les bois pour arriver à l’endroit prévu, loin de toute gare, oublier les contrôles dans les trains, les commissariats de police, les sauts en bas du ‘truck’ qui allait dans la mauvaise direction. Toutes ces choses qu’ils ne veulent pas dire pour ne pas inspirer pitié ….ils sont des migrants, pas de clochards… Et ils dorment ainsi pendant 24 heures ; pendant ce temps-là, nous, familles hébergeuses, lavons leur montagne de vêtements (ils ont juste un petit sac à dos, question d’être légers dans leurs déplacements !!!).

Le réveil est pénible pour tout le monde. Nous, nous sommes tristes de constater leur échec mais contents de les savoir encore vivants ; eux, ils sont dépités de leur échec, mais contents de retrouver « mam » et une famille accueillante. Après un jour, on passe au-delà de la tristesse, on rigole, on parle d’ici et de là-bas, aussi de la terre promise…Ça dure deux jours… ou plus. Puis  arrive le départ, le « cette fois c’est la bonne »… on lave les chaussures, on met du baume dans les cheveux ,on remplit les poches de Dafalgan, pastilles pour la gorge, serviettes parfumées, numéros de téléphone, pour certains, images de saints et madones pour d’autres ; pour tous, l’adresse des ‘familles’ qui les ont hébergés. Le départ est pénible et joyeux à la fois. Tout le monde est persuadé que  cette fois c’est la bonne. Ils y croient, nous moins…mais on fait semblant .Et voilà qu’ils  sont repartis. En semaine, on attend le coup de fil avec le préfixe 44. Chez moi, c’est arrivé une cinquantaine de fois, en 3 ans qu’ils ont réussi à atteindre leur but mais depuis  ces derniers 3 mois, plus rien… Beaucoup me téléphonent, hélas, des centres fermés, ou des bureaux de police. D’autres arrivent sans prévenir, leur téléphone ayant été confisqué, ou perdu, ou complètement décharge’ car 2 à 3 jours enfermés dans des camions, cela décharge un téléphone (et aussi un humain).

Oui, nous avons besoin d’aide, pour eux  mais aussi pour nous. Pour eux parce que,  le BREXIT !!!??? ; pour nous, parce que nous ne sommes  pas assez nombreux. Mais nous restons confiants dans la capacité’ des humains à surmonter  leur peurs  et leurs craintes et à construire un monde meilleur.

Carla Goffi

Ceux qui ensoleillent la vie des autres éclairent également leur propre existence.

Tout don peut être versé sur le compte : BE59 0689 3244 1526.  HÉBERGEMENT MIGRANTS WOLUWE

En savoir plus sur DIAN, maison d’hébergement à Woluwe Saint Lambert : https://docs.google.com/document/d/1uvJt-cdTpCQRORmLkKA7XA-DAdzoEIegk7qgXjdnhwI/edit?usp=sharing

Déjà un très grand merci.

Pour les comités du Haut Woluwe,

Carla goffi

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