
A propos de l’Accord de relance des 27 Chefs d’Etat de l’Union européenne
((THIERRY ROGE – BELGA, 21 juillet 2020)
Le Belge Philippe Lamberts, co-président du groupe des Verts/ALE au Parlement européen, estime ainsi que l’accord est « une bonne nouvelle« , mais qu’il a été obtenu « à prix fort« . « Les gouvernements ne tiennent pas leur promess d’investir dans les générations futures« , indique-t-il en référence au budget européen. Le programme Erasmus+, cher au Parlement européen, a entre autres perdu des plumes dans la bataille.
Dans les tentatives désespérées de rallier à l’accord les pays « frugaux » ou « pingres« , mais aussi des pays de l’est réticents sur la question de l’État de droit, certains principes et ambitions de base se sont malheureusement retrouvés dilués, regrette-t-il. Il n’y a pas de réel levier poussant au respect des valeurs de l’Union et de l’État de droit, estime-t-il, et l’occasion est manquée pour ce qui est de la priorité climatique.
« Les gouvernements peuvent se préparer à des négociations dures avec le Parlement européen« , conclut le Belge.
Le climat, « ignoré »
Adélaïde Charlier, la jeune Belge qui était devenue une des figures de proue du mouvement Youth For Climate, estime quant à elle que la crise climatique a été « complètement ignorée » par les dirigeants rassemblés à Bruxelles. « C’est bien sûr exactement ce à quoi nous nous attendions, mais (…) c’est impardonnable. » Une lettre ouverte de jeunes militants est annoncée.
Quelques mois après l’annonce triomphale du « Green Deal » et de l’ambition d’une neutralité carbone pour 2050, les 27 n’ont en effet pas fait du climat un gros point de discussion lors du sommet débuté vendredi. Finalement, il y a même eu une franche coupe dans les fonds prévus initialement pour le « Fonds pour une transition juste« , censé aider les régions dans le besoin à rattraper le train « vert« .
Dans l’accord, il est malgré tout repris que 30% des dépenses doivent être liées à la lutte contre le changement climatique. Le budget pluriannuel, comme le fonds de relance, devront « se conformer » à l’objectif de neutralité climatique de 2050 et aux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 2030.
Pour l’organisation Greenpeace, cela ne veut cependant rien dire si cette mesure n’est pas assortie d’une liste excluant précisément des financements les secteurs polluants et les industries « dépassées« .
Climate Action Network Europe relaie la même inquiétude: en l’état, des subventions aux énergies fossiles seraient toujours possibles, explique le réseau. Il faudrait intégrer le principe du « do not harm » dans les plans nationaux de relance et de résilience qui guideront les financements que recevront les États de l’Europe sous l’instrument de relance, ajoute CAN Europe.
Référence
Pas vraiment de quoi se réjouir !
J’aimeJ’aime