
(Nicolas Falempin , 28 octobre 2020)
Le 19 octobre 2020, Anne Hidalgo annonçait son intention de supprimer la moitié des places de stationnement à Paris. Cette annonce a choqué énormément de personnes, qui ont repris le cliché de l’écologie punitive et restrictive. C’est pourtant cohérent avec le développement des pistes cyclables et la réduction progressive de la place d’un moyen de transport qui, dans les faits, ne représente plus qu’une minorité des usages à Paris. Réduire la place de la voiture en ville n’est pas une lubie, c’est une nécessité urbanistique et environnementale.
D’ailleurs, une automobile reste stationnée durant 96% de sa durée de vie, mais les automobilistes perdraient 1 jour par an à chercher une place pour se garer. A Paris, seuls 34% des ménages parisiens possèdent une automobile. Pourtant, la majorité des trajets se font intramuros et pourraient déjà être remplacés par les infrastructures collectives. D’après la mairie de Paris, seuls 22% des trajets n’ont pas d’alternatives, notamment ceux pour les travailleurs nocturnes.
Ainsi cette cristallisation du débat autour de la mise à disposition d’une place de stationnement interroge. C’est le signe que nous restons attachés à une mobilité littéralement individuelle, puisque la plupart des véhicules ne transportent que leur conducteur. Au regard de la transition écologique, cette place devrait en effet décroître. L’automobile comme mode de déplacement principal n’est pas compatible avec la diminution de l’empreinte carbone. Alors que les Français parcourent en moyenne 13 000 kilomètres en voiture par an, l’automobile devient ainsi responsable d’environ 2 tonnes de co2 par individu et par an. Cela représente 17% de l’empreinte carbone individuelle. A elle seule, l’automobile consomme l’intégralité du budget carbone d’un français en 2050. Maintenir le statu quo n’est ni durable, ni souhaitable. L’impact écologique de l’automobile doit diminuer.
Trop polluantes, trop bruyantes, trop dangereuses, trop grandes, trop rapides, trop encombrantes, les superlatifs concernant les inconvénients de l’automobile peuvent s’accumuler sans soucis. La ville moderne a pourtant été construite à partir de la mobilité automobile, de sorte qu’il paraît désormais difficile de s’en passer. Réduire la place de la voiture en ville apparaît ainsi comme un véritable défi pour les villes en transition écologique.
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