Une approche historique de l’énergie ou pourquoi avons-nous besoin de l’énergie solaire sous toutes ses formes.

Antonio Ruiz de Elvira 

   janvier 2021

Pendant presque toute l’histoire de l’humanité (y compris la préhistoire, et bien avant), les êtres humains ont toujours compris que la richesse se mesure à l’énergie dont chacun dispose.

Aujourd’hui une théorie économique qui ignore la réalité du monde considère que l’énergie ne représenterait que 5 % de la richesse, mesurée par le PIB, de la société.

Cependant, les autres sources de richesse sont, sans qu’on s’en rende compte, de l’énergie en mouvement: commerce, transactions financières, production de biens et services, etc.

Avant la première révolution énergétique, appelée « révolution agricole », les êtres humains passaient leur temps, tout comme les oiseaux, par exemple, qui volent sans arrêt à la recherche de nourriture, à essayer d’obtenir de l’énergie (sucres, graisses, protéines) à partir des animaux et des plantes. La vie de ces chasseurs (plutôt charognards) /cueilleurs aurait pu être agréable (environ 5 heures de « travail » par jour pour satisfaire leurs besoins minimums). Mais ceux qui vivaient ainsi souffraient voire mouraient en nombre périodiquement, quand il y avait des sécheresses prolongées.

Ladite révolution agricole a multiplié la richesse humaine par un facteur 100, si cela se mesure au nombre de personnes qui survivent à l’enfance. Ainsi, en quelques siècles, la population est passée d’environ 5 millions d’individus sur Terre à environ 500 millions, puis à environ 900 millions avec la mise en culture des terres d’Amérique.

Jusqu’au XIXe siècle, la richesse des personnes et des pays peut se mesurer par le nombre d’hectares de terres cultivées. Toutes les descriptions, qu’elles soient historiques ou littéraires, parlent toujours de propriété agricole, et les pays étaient d’autant plus riches (et donc plus peuplés) qu’ils avaient plus d’hectares et qu’ils produisaient plus par hectare. Bien sûr, à l’époque comme aujourd’hui, une partie de cette richesse était concentrée dans quelques mains, par exemple celles des marchands florentins et flamands, qui accumulaient l’énergie agricole convertie en laine par l’herbe et les moutons.

Même lorsque certains États possédaient de l’argent (Athènes, puis l’Espagne) et de l’or (Espagne), ces métaux ne faisaient rien d’autre que de fournir de la nourriture aux citoyens et aux mercenaires. Le mirage de l’argent a toujours caché la réalité de la richesse.

Les Espagnols, par exemple, savaient parfaitement que leur seule possibilité d’accroître leur richesse était de conquérir (voler) les terres des vallées fluviales de la péninsule ibérique, d’abord, et plus tard, celles de l’Amérique. Une des raisons sous-jacentes, et cachée derrière des arguments politiques et religieux des « guerres de Flandre », fut l’énorme richesse de cette région d’Europe (aujourd’hui, la Belgique qui est sans doute un des plus grands producteurs de céréales par hectare au monde).

L’agriculture n’est rien d’autre que la capture de l’énergie solaire par la photosynthèse des plantes. Il s’agit d’une forme de cellules photovoltaïques et de batteries qui captent cette énergie et la stockent pour une utilisation ultérieure.

La deuxième révolution énergétique a eu lieu à la fin du 18e siècle au Royaume-Uni, et s’est lentement étendue au reste du monde tout au long des 19e et 20e siècles.  On a découvert alors que l’énergie de la photosynthèse effectuée par les plantes, ou absorbée par les animaux, pendant près de 30 millions d’années, et stockée en partie dans le sous-sol, pouvait être captée. Il s’agit de l’énergie fossile des combustibles, du charbon et des hydrocarbures, une énergie très polluante et en quantité limitée. Une énergie produite en 30 millions d’années et dépensée en 300 ans représente une richesse cent mille fois supérieure à celle de l’agriculture. En réalité, un peu moins, car il reste toujours un peu de cette énergie dans le sous-sol, néanmoins on peut penser qu’au moins la richesse que nous avons pu capter a été environ 800 fois supérieure à celle de l’agriculture. La population a été multipliée par 8 et la richesse de chaque personne (en moyenne), a été multipliée par un facteur d’environ 100 : alimentation, habillement, logement, mobilité, culture, services …   

Il est compréhensible que certains soient réticents à abandonner l’énergie solaire fossile. Mais ils sont et seront de plus en plus contraints de le faire. En effet, c’est une énergie polluante, qui attaque notamment la disponibilité de l’eau (à l’origine, par exemple, de la guerre civile en Syrie) et qui va prochainement être épuisée.

D’autre part, nous avons déjà, dès à présent, la capacité de capter l’énergie du soleil en quantités inimaginables par rapport aux combustibles fossiles et à ceux fournis par l’agriculture : les cellules photovoltaïques captent en effet l’énergie solaire avec un rendement environ 50 fois supérieur à celui des plantes, et ces captages d’énergie n’ont pas besoin d’eau, de sorte que la surface « cultivée » peut être multipliée par un facteur d’au moins 3, par rapport à l’agriculture. Si nous y ajoutons une nouvelle organisation sociale comportant l’élimination des gaspillages d’énergie, nous pouvons passer à une richesse environ 400 fois supérieure.

Ce serait la moitié de ce que fournissent les combustibles fossiles.  Mais c’est une énergie éternelle qui peut maintenir la Terre à sa pleine capacité de production alimentaire et qui peut mettre fin au dérèglement climatique.

Il est tout à fait possible qu’une partie de l’opposition actuelle à l’énergie solaire soit due aux compagnies qui concentrent la richesse : cependant si l’énergie fossile est une énergie concentrée, l’énergie solaire est dispersée.

Ainsi, il est incompréhensible que l’ensemble de la planète ne cherche pas à remplacer l’énergie fossile par une énergie hautement productive qui ne détruit pas le climat et les ressources naturelles: une richesse qui, n’ayant pas de date d’expiration, peut être accumulée et distribuée en quantités bien plus importantes que les combustibles fossiles.

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