Réflexe du 20èmme siècle, Démolir et reconstruire, même en « passif », est souvent le choix non réfléchi encore aujourd’hui
Jacques Adnet 4 avril 2021

La construction est connue pour être un secteur intensif en carbone, générateur d’une part considérable du volume total des déchets produits par notre société. Les efforts pour améliorer l’isolation ou pour construire « passif » sont régulièrement mis en avant.
La réalité est complexe et comme partout il faut se méfier des fausses bonnes idées et des solutions simples.
S’il est quelque chose d’effarant parfois c’est de voir la masse de matériel de construction ou de décoration, usagé ou neuf, qui part à la casse ou à la décharge.
Le coût en énergie grise d’un bâtiment neuf est encore souvent un élément négligé.
Pour nous permettre d’y voir un peu plus clair, Inter-Environnement Bruxelles (IEB) et l’Association du Quartier Léopold (AQL) nous proposent un outil pour comparer les diverses solutions de rénovation ou de reconstruction d’un bâtiment mal isolé dont on voudrait améliorer le bilan énergétique.
Cet outil, très facile d’emploi, n’est bien sûr pas d’une précision absolue, mais il a le grand avantage de poser la question et de donner très rapidement des ordres de grandeurs.
Dans de nombreux cas, ne serait-ce pas la rénovation énergétique lourde qui serait la solution la plus avantageuse ?
Ceci est d’autant plus vrai qu’il faut tenir compte du nombre d’années pour que le coût carbone d’une nouvelle construction soit compensé par l’économie carbone apporté par la construction passive. S’il faut 10 à 30 ans pour arriver à un bilan
énergétique positif en cas de démolition/reconstruction, cela veut dire que la démolition/reconstruction aggrave dans un premier temps le bilan carbone alors que c’est dans ces 10 à 30 années que tout risque de se jouer au niveau climat. Nous vous invitons donc à jeter un rapide coup d’œil sur le site:
Démolition-reconstruction : IEB et l’AQL lancent un outil de calcul de la production de gaz à effet de serre engendrée par ce type d’opération Démolir un immeuble aux performances énergétiques dépassées et insuffisantes pour reconstruire du neuf, dont l’empreinte carbone est peu élevée, et répondre ainsi à l’urgence climatique, telle est la tendance croissante des projets immobiliers récents. Mais l’annonce est-elle si vertueuse que cela et, dans beaucoup de cas, n’est-il pas plus économe en énergie de privilégier la rénovation que de démolir pour reconstruire ? Inter-Environnement Bruxelles (IEB) et l’Association du Quartier Léopold (AQL) ont voulu répondre à cette légitime interrogation en évaluant de façon pragmatique et robuste le bilan environnemental de cette pratique, exprimée en nombre d’années qu’il faudra pour amortir son coût énergétique. Un nouveau projet s’invite dans votre quartier, vous êtes soucieux de l’empreinte carbone qu’il pourrait générer, la question climatique est au coeur de vos préoccupations ? Cet outil de calcul est le vôtre. Utilisez-le et faites-le connaître ! Isabelle Marchal demolition-reconstruction.be La lettre d’IEB Semaine du 2 février 2021 Inter-Environnement Bruxelles (IEB) – Fédération de comités d’habitant·es. |
Accéder au calculateur : https://demolition-reconstruction.be/?Calculateur |