
Paloma AGRASOT et Jean-Pierre HANNEQUART,
21 juillet 2021
Nous, les nantis, les occidentaux, les riches de ce monde, commençons (péniblement) à sortir d’un confinement sanitaire alors que la crise climatique nous touche de plein fouet. Le monde devrait s’inquiéter et réagir mais …
Certains explosent de joie et manifestent une euphorie débridée. N’est-ce pas un peu choquant ? Certes, on peut se réjouir de recommencer à vivre (un peu) normalement, mais de là à casser la baraque et à faire la fête comme des malades… Fêter quoi ? Les 6 à 8 millions de morts du Covid 19 ? Les maladies graves mal soignées pendant cette pandémie, notamment les cancers? La vue de toutes ces victimes du COVID dans les pays pauvres sans accès aux soins de santé de base (en Inde, en Amazonie et partout en Amérique Latine et ailleurs…) rendent encore plus incongrues ces explosions de joie.
D’autres acceptent avec plaisir et de manière mesurée la reprise progressive des activités économiques et n’espèrent qu’une chose, qu’on reprenne nos habitudes d’avant.
On était pourtant nombreux, pendant le premier confinement, qui appréciaient un rythme de vie plus proche de la nature, moins matérialiste, des nouvelles habitudes intégrant une gestion parcimonieuse des ressources naturelles. Alors, un mode de vie plus juste avec une conscience universelle de notre avenir et de ses défis, un partage moins inégalitaire des biens et notamment des moyens de combattre les pandémies …. Serait-t-il possible ?
Nous avons rêvé d’un monde meilleur : « le monde d’après Covid ». N’était-ce vraiment qu’un rêve? Que faudrait-t-il pour qu’il se concrétise ?
Il faudra en tout cas beaucoup de patience. Cela ne se fera pas en un « clic »… et beaucoup de bienveillance, de respect des écosystèmes terrestres, de respect de « la vie et de l’avis » des autres.
Il s’agit de concrétiser tout à la fois des changements de politique et de comportements individuels et collectifs.
Espérons tout d’abord voir émerger des hommes politiques influents et engagés pour promouvoir un changement global, y inclus des changements radicaux des modes de production et de consommation.
La chute de Trump et l’avènement de Biden représentent déjà un grand pas en avant. De nombreuses orientations politiques intéressantes ont été avancées par le nouveau Président des USA. Reste qu’on peut craindre la continuité d’une idéologie de grande puissance capitaliste, la mainmise américaine sur l’OTAN voire sur l’Europe, la poursuite de conflits au Moyen Orient, en Afrique…, avec la Chine et la Corée du nord…
Du côté européen, le Green New Deal ouvre aussi de nombreuses perspectives intéressantes mais pas non plus sans certaines ambiguïtés ( Le tout à la voiture électrique est-il vraiment du bon sens ?). Par ailleurs, on se doit de reconnaître des avancées pour favoriser les investissements en fonction de critères de développement durable. (« la taxonomie verte »).
Ceci dit, tous les plans (verts) et toutes les décisions politiques (durables) doivent encore être correctement appliqués, en particulier par le secteur privé et les entreprises multinationales…Et subsiste un long chemin à parcourir avant que les bénéfices des sociétés de tout bord puissent être strictement contrôlés et équitablement redistribués !
Et puis, il faudra que les réorientations du mode de vie viennent aussi de nous, de la base des mouvements sociaux. Il s’agit que nos habitudes alimentaires, vestimentaires, d’habitat, de mobilité, de tourisme…évoluent vers plus de sobriété et de respect des équilibres naturels. Il s’agit de favoriser l’économie locale là où elle est possible et favorable du point de vue des pollutions et du non-gaspillage des ressources ; il s’agit en particulier de modérer nos besoins en énergie…et pas seulement d’éviter les énergies fossiles !
Et oui, un « monde d’après » plus juste et équitable est possible pourvu qu’on s’y mette tous et tout de suite. Peut-être que nous, les plus anciens (sages ?), nous ne le connaîtrons pas, mais au moins nous aurons laissé à nos petits-enfants quelque chose de mieux ….
Très beau texte, Paloma et Jean-Pierre. Nous partageons de tout cœur vos idées et vos espoirs !
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merci de partager
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