
Les réserves d’eau douce mondiales auraient été divisées par 2 en 50 ans et seraient égales aux besoins actuels qui eux vont augmenter.
Il faut 60 l. d’eau pour fabriquer 1 l. de bière et 2.700 l. pour un T sheart
Extraits d’un article de Marc-Olivier Buffle Senior Product Specialist chez Pictet AM
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Mis au point par le Stockholm Resilience Center, le cadre (des limites planétaires) laisse entendre que l’on peut consommer de façon durable jusqu’à 4.000 milliards de mètres cubes d’eau douce par an, ce qui correspond au niveau d’utilisation actuel selon certaines estimations. Mais d’ici à 2030, la demande mondiale en eau pourrait atteindre 6.900 milliards de mètres cubes, soit bien plus que les ressources accessibles et fiables1.
Environ 20% de la consommation d’eau est issue de l’industrie, ce qui signifie que les entreprises ont un rôle clé à jouer dans la redéfinition de l’utilisation et du recyclage de cette ressource précieuse.
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Tout comme dans la lutte pour limiter les émissions de CO2, le rôle joué par les investisseurs est essentiel. Ils peuvent encourager les sociétés dans lesquelles ils investissent à améliorer l’efficacité de leur utilisation des ressources en eau et rechercher de façon active des entreprises qui affichent un niveau d’innovation et de progrès particuliers en la matière.
Le Ceres, un groupe de recherche et de défense axé sur les questions de développement durable, a lancé une boîte à outils pour aider les investisseurs à comprendre les risques liés à l’eau et à les intégrer à leur processus d’allocation d’actifs grâce à l’identification des secteurs par niveau d’exposition (élevé, moyen ou faible) aux menaces qui pèsent sur les ressources hydriques
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L’exemple de la bière
Penchons-nous sur la production de bière, une activité qui consomme beaucoup d’eau. De manière générale, ce secteur produit quelque 1,9 milliard d’hectolitres par an3, et consomme au moins 60 fois plus d’eau si l’on prend en compte l’ensemble du processus, depuis la culture des céréales jusqu’au consommateur4. Toutefois, la facture d’eau varie énormément d’un brasseur à un autre. Un brasseur international, par exemple, a indiqué que le score UEE de son activité économique était de 1.850 dollars de valeur ajoutée brute par mètre cube d’eau consommée, alors qu’il n’est que de 270 dollars pour un de ses concurrents.
Le problème est que, même si le brasseur mieux noté a déjà une avance évidente dans la course à l’utilisation efficace de l’eau, il est difficile, à l’heure actuelle, de mener des comparaisons dans de bonnes conditions, car de grandes disparités existent entre les méthodes de calcul.
Vision complète
Pour que ces données aient un sens, les entreprises doivent tenir compte de leur consommation d’eau tout au long de la chaîne de production, ce que beaucoup ne font pas à l’heure actuelle. Aucune enseigne d’habillement, par exemple, n’utilise en elle-même beaucoup d’eau. C’est toutefois oublier que la production du coton, la matière première des vêtements, est très gourmande en eau. Ne prendre en compte qu’une activité de façon isolée, indépendamment de sa chaîne d’approvisionnement, minimise le rôle qu’une entreprise peut jouer dans l’efficacité hydrique globale (dans ce cas, en abordant le sujet avec ses fournisseurs). Cela fragilise aussi sa situation en cas d’éventuel problème d’approvisionnement en eau.
Le caractère local des problèmes d’eau est un autre élément qui vient encore compliquer la situation. De grandes réserves présentes dans un pays ne peuvent être efficacement transférées pour gérer la sécheresse dans un autre. L’emplacement d’une société peut donc fortement affecter la probabilité qu’elle soit soumise à un risque lié à l’eau ainsi que le niveau de priorité qu’elle doit accorder à l’utilisation efficace de cette ressource.
Une approche circulaire
L’utilisation efficace de la ressource en eau signifie non seulement baisser la consommation, mais aussi recycler davantage. Les secteurs les plus en pointe à travers le monde adoptent déjà une approche économique circulaire. Autrement dit, ils considèrent les eaux usées comme une ressource plutôt que comme un déchet. Alors que, dans nos sociétés, des responsables politiques jusqu’aux consommateurs, tous prennent de plus en plus conscience des défis environnementaux, les entreprises qui sont en mesure d’appliquer une approche circulaire de l’utilisation de l’eau bénéficieront d’une meilleure image et d’un risque de réputation réduit.
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Une bonne gestion environnementale est un indicateur utile pour repérer une entreprise correctement dirigée. Cette vérité s’applique aux émissions de CO2, mais aussi à l’utilisation efficace des ressources en eau.
Source : https://moneystore.be/2021/actu/ne-pas-oublier-le-defi-de-lutilisation-efficace-des-ressources-en-ea