DEUX MOTS SUITE A LA COP26

Jacques ADNET et Jean-Pierre HANNEQUART

 16-11-2021

Une «  pilule amère »

Finalement :  pas de garantie de contenir le réchauffement de la Terre à 1,5°C ; pas de garantie de financement à la hauteur des défis à relever pour les pays les plus pauvres.

L’acquis majeur se lit textuellement comme suit : on devrait «   Intensifier les efforts vers la réduction du charbon sans systèmes de capture (de CO2) et à la sortie des subventions inefficaces aux énergies fossiles » !

Le fait est que le fossé se creuse toujours davantage entre les promesses et les mesures concrètes pour contrer le dérèglement climatique… lequel progresse inexorablement vers un point de plus en plus dramatique de non-retour !

Le désastreux comportement de la Belgique

ce qu’il faut faire. Une Ministre a même été jusqu’à remettre en cause le (timide) niveau d’ambition affiché au niveau européen !

Ensuite,  sans remettre en cause en quoi que ce soit les orientations et le poids des sociétés multinationales,  notre pays se déclare ces jours-ci terre d’accueil pour la mondialisation sans limites du commerce et du numérique : terre d’accueil pour l’arrivée du grand Alibaba  (chinois)  à l’aéroport de Bierset  et terre d’accueil à Saint Ghislain  pour l’implantation  sur 55HA  d’un nouveau centre de données de Google.   ( …à l’heure où on prend conscience de l’aspect de plus en plus énergivore de l’informatique , et à l’heure où le comportement D’abord,  avec 4 ministres responsables pour le climat,  la Belgique a déambulé à Glasgow en ne concrétisant qu’un désaccord sur exemplaire de Google justifierait une amende de 2,4 milliards selon les instances européenne)

Enfin, et cela n’est pas des moindres,  malgré la parole donnée et coulée en force de  loi sur la sortie du nucléaire il y près de 20 ans, on s’achemine doucement vers la prolongation d’installations nucléaires  sinon la construction de nouvelles centrales au gaz.

Et si on optait vraiment pour la sobriété énergétique ?

Crier stop aux énergies fossiles, c’est une chose, mais si on veut être cohérent il convient tout autant de crier stop à notre surconsommation d’énergie. Tant que cette consommation se situe bien au-delà de nos capacités de production d’énergie non carbonée, il subsiste un problème majeur. 

Au lieu de dénoncer le fait que l’Inde refuse d’arrêter net tout nouvel investissement dans le charbon, même si cela reste grave en soi, il conviendrait de prendre un peu de recul. Ne considérons nous pas en Belgique que l’heure est à la programmation de deux nouvelles centrales au gaz, également énergie fossile, … indispensables pour assurer la gloutonnerie énergivore de « l’Homo Belganiensis ». 

Quelqu’un pourrait-il nous donner le bilan carbone ramené par habitant d’un mégawat produit à partir du charbon en Inde par rapport au bilan carbone par habitant d’un mégawat produit à partir du gaz en Belgique ? 

En d’autres mots, si l’électricité produite en Inde à partir du charbon génère entre 2 et 2,5 fois plus de CO2 que celle produite à partir du gaz, mais que par contre, par habitant, nous consommons 9 fois plus d’électricité, qui sommes-nous pour donner des leçons si ce n’est les enfants gâtés de l’apocalypse écologique ? 

Crier stop à notre consommation toujours croissante d’énergie implique une remise en cause de nos comportements et de nos habitudes de vie  au niveau individuel. Comme on pouvait le lire sur un des slogans de la dernière manif pour le climat,  « faire pipi dans sa douche ne suffira pas ».  

Crier stop à notre consommation effrénée d’énergie, c’est aussi œuvrer au changement au niveau collectif. C’est exiger un discours, des attitudes et des actes radicalement nouveaux, au niveaux local, communal, régional, national et international. 

Nous ressentons de plus en plus la nécessité d’un changement radical dont chacun se fait sans doute sa propre idée. Que doit-il être réellement, comment le définir, comment le partager et comment l’aborder sans trop de contraintes ?  Un bon moyen pour rendre cette transition plus facile, plus évidente et plus légère n’est-il pas de se laisser guider par l’abandon de la course à la croissance économique (la course à la croissance du PIB), au profit d’une recherche de la croissance du bien-être ?

Tout cela n’est pas si utopique. Si on veut s’y mettre il ne faut pas aller loin pour retrouver une première liste d’objectifs à atteindre : ce sont les évidences égrainées dès le début de la crise du covid. Souvenons nous de l’évidence de la nécessité de revaloriser les soins de santé, de reconsidérer et revaloriser les professions essentielles, comme les soignants, les caissières, les éboueurs qu’on remerciait de rester au travail. Pourquoi entre la voiture de société et la première tranche de consommation électrique réellement abordable pour tous, doit-on continuer à choisir la voiture de société ?

Ne serait-ce pas là le premier des « changements de paradigmes » dont l’évocation se fait de plus en plus récurrente ?

2 commentaires sur « DEUX MOTS SUITE A LA COP26 »

  1. Les changements de comportement individuels sont en effet indispensables ….mais difficiles à « supporter » quand on se sent seul à bouger. D’où l’importance de créer des groupes où l’on se soutient dans le choix des mêmes options pour résister à la pression sociale, même parfois venant de ses meilleurs amis ….
    Au delà, les changements individuels ne pourront jamais suffire. Le « politique » ne pourra pas s’éviter indéfiniment de devoir prendre des mesures contraignantes et forcément impopulaires ( peut-être même parmi les plus « écologistes ») pour forcer un véritable changement de société, voire de paradigme….

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