
Le 31 décembre 2021 , juste un peu avant minuit, la Commission européenne a cédé aux pressions des lobbies du gaz et du nucléaire : elle a proposé d’inclure ces sources d’énergie dans la taxonomie verte.
De la sorte, les investissements dans de nouvelles centrales nucléaires et dans le gaz naturel peuvent continuer à être favorisés et subventionnés.
On est donc loin de voir en ce début d’année une Union Européenne à la pointe de la finance durable et d’un changement de paradigme. ( de quoi plaire bien entendu à la Présidence française !).
Sans doute est-il fondamental d’encourager les investissements privés dans le sens de la neutralité climatique mais il est tout aussi fondamental de favoriser systématiquement l’émergence des énergies renouvelables et de nouvelles modalités de développement basée sur une sobriété énergétique.
Le texte de la Commission énonce certains critères pour l’octroi du label vert mais on peut douter que cela change la donne. Ainsi, une centrale nucléaire « verte » devrait disposer “d’un plan, de fonds et d’un site pour éliminer en toute sécurité les déchets radioactifs”. Quant aux centrales à gaz, elles devraient, pour être considérées comme « durables », ne pas dépasser certaines limites d’émissions de CO2.
A noter que le vice-chancelier allemand Robert Habeck a lui-même accusé la Commission de “greenwashing, en prétendant appliquer une politique verte, pour couvrir en réalité des pratiques destructrices pour l’environnement”.( Deutsche Welle )
Les États membres ont deux semaines pour amender le texte !
Source : https://reveil.courrierinternational.com/#/edition/2015399/article/2015412