A PROPOS D’UN PROJET DE MINE DE LITHIUM EN EXTREMADURE

  1. LITHIUM : c’est quoi ?

–    un métal alcalin.  

–    pour des piles et batteries rechargeables ou à haute tension (65 %) qui servent pour les ordinateurs, les téléphones portables, les voitures électriques, les éoliennes

–    qui sert aussi dans l’industrie du verre et des céramiques,  dans la métallurgie, etc…

 (Wikipédia)

  • LITHIUM: se trouve  où?

D’abord en Amérique du sud (Bolivie, Argentine et Chili) où  on l’extrait des  « saumures » qui se trouvent dans des nappes souterraines, sous les «salars», c’est-à-dire les déserts de sel .

Aussi  un peu partout sur la planète,  notamment  en Australie, où  extrait le lithium du « spodumène »  dans des carrières à ciel ouvert .

En Europe, on trouve des  gisements de lithium principalement en Serbie, au Portugal, en République tchèque, voire  en France,  en Allemagne et  en Espagne (surtout en Galicie et en Extrémadure).  

  • Quelle est la politique européenne pour  le lithium ?

Rien que pour les batteries des voitures électriques et le stockage énergétique, la Commission européenne  prévoit qu’on aura besoin de 60 fois plus de lithium d’ici à 2050.

Dès lors, l’UE  collabore afin de recenser les projets miniers et de transformation potentiels de lithium en Europe  et offre des co-financements en la matière. 

     «  L’Alliance européenne pour les batteries » (initiée en 2017) vise a fournir, d’ici à 2025,        80% du lithium à partir de sources européennes (par recyclage ou exploitation de nouveaux gisements).

  • Quels sont les projets de mine de lithium autour de Cáceres. ?

L’Extremadure est une région réputée pour (son jambon et)  ses espaces naturels , notamment  autour de l’ancienne ville romaine de Cáceres.- classée au patrimoine mondial de l’UNESCO – .

Au moins 4 sites  proches de Caceres  ont été prospectés comme mines potentielles de Lithium.

Le cas de la mine de LAS NAVAS (Cañaveral) est exemplatif.

Dès le mois de juin 2020, l’entreprise «  Lithium Iberia » a manifesté sa volonté d’exploiter  cette mine de Lithium, en avançant :   

       –   un objectif de 2,3 millions de tonnes/an

       – une promesse de 400 emplois

      –   une perspective de synergie avec une usine de fabrication de batteries de voitures électriques.

  • Quelles sont les objections de la plateforme “ No a la mina de Cañaveral”?

       La plateforme « No a la mina de Cañaveral »  énonce plusieurs impacts négatifs potentiels. Ainsi,

  • Du point de vue «  réserves naturelles » :  La mine  envisagée va «  étrangler »  l’avenir biologique du parc de Monfragüe ainsi que sa connexion écologique avec d’autres réserves naturelles ( Canchos de Ramiro et Ladronera )
  • Du point de vue  « ressources en eau » : L’exploitation de la mine va nécessiter près de 400.000 m3 d’eau par an…et donc absorber une grande partie de l’eau qui approvisionne les villages voisins. En outre, l faut savoir que l’eau  représente en l’occurrence l’humidité nécessaire à la vie de plusieurs hectares de chênes, chênes-lièges et  autres espèces végétales.
  •  Du point de vue « énergie » : Les travaux miniers utiliseront beaucoup d’énergie( surtout fossile) pour les fours à grille de minerai … Une activité 24 heures sur 24 pendant 24 ans qui entraînera une importante pollution.
  • Du point de vue « bruit et poussières » : Dans la phase à ciel ouvert, plusieurs explosions seront effectués par jour, qui produiront des nuages de poussière et de vapeurs toxiques.
  • Du point de vue « radioactivité » : Le lithium, l’étain, le rubidium, le césium et d’autres minéraux tels que le niobium et le tantale apparaissent souvent avec des traces difficilement séparables de thorium et d’uranium.
  • Du point de vue « déchets » : On calcule que l’exploitation engendrera 27.5 Mm3 de matériaux stériles qui constitueront une décharge permanente sur une superficie de 150 ha. (à 600 mètres du village de Grimaldo) . Par ailleurs, les dépôts de stériles et de boues  permanents ou temporaires, contenant des traces de minerai lixivié après traitement aux acides sulfurique et chlorhydrique …pourraient,  en cas de pluies intenses,  déborder vers les ruisseaux voisins, ou vers les canaux d’irrigation.
  • Du point de vue «  patrimoine bâti » : Différents bâtiments de haute valeur patrimoniale (Ermita de Cabezón, Convento del Palancar et Castillo de Grimaldo), comme des habitations de particuliers proches de la mine, pourraient subir des dommages structurels importants , voire s’effondrer  suite aux ondes de choc provoquées par les explosions.
  • Du point de vue « emploi » : Les auteurs du projet minier disent que 400 emplois directs seront créés… mais beaucoup plus d’ emplois risquent d’être détruits à jamais dans l’agriculture, l’élevage, l’hôtellerie et le tourisme.

6 .  En guise de conclusion

Avec l’évolution technologique en cours, on risque d’assister à la destruction de la riche biodiversité et de la culture traditionnelle de cette région  d’Espagne.  

Le fait est que malgré toutes les objections  et l’opposition des habitants, une bonne partie des autorités locales et des propriétaires terriens , ainsi que les partis politiques au pouvoir soutiennent le projet de la mine de Cañaveral, argumentant que tous les villages des environs se dépeuplent et  que d’importants financements  européens peuvent être obtenus. Ainsi, il ne faut pas s’étonner de voir la Junta d’Estrémadure s’engager  à présent dans une procédure pour modifier les limites de (17) zones inclues dans le Réseau Natura 2000.

Bien entendu, il ne s’agit pas de condamner toutes  les technologies nouvelles  mais l’objectif «  tout électrique »  mériterait sans doute davantage d’évaluation de ses impacts et de prudence dans sa  mise en œuvre. 

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