
Pierre Defraigne est décédé ce 1er août. Il nous laisse de nombreux messages sur l’Europe. En particulier, on peut relever, ainsi que le fait La Libre Belgique, une chronique publiée le 13 janvier qui en appelle à un sursaut civilisationnel de l’Union.
Ainsi, Pierre Defraigne dégage à juste titre, nous semble-t-il, deux nouvelles valeurs essentielles vers lesquelles l’Europe devrait progresser rapidement : le contrôle du capitalisme et le contrôle de la technologie.
Très précisément, il écrit notamment ceci :
[Aujourd’hui cependant], l’emprise la plus profonde exercée par les États-Unis sur l’Europe tient à la manière de penser : l’Europe a cultivé longtemps la tradition des humanités classiques entendues comme l’histoire, la philosophie, le questionnement religieux, l’art sous toutes ses formes. La pensée américaine est fonctionnelle et pragmatique : améliorer la façon de faire par la compétitivité et la productivité. […] L’Europe ferait fausse route en recherchant à tout prix le leadership américain dans la lutte contre les menaces qui pèsent sur le monde.
[Elle] doit d’abord se mobiliser pour revivifier sa démocratie, et pour cela renouer avec les fondements de sa civilisation authentique : l’humanisme et l’intériorité. Il ne s’agit rien de moins pour la démocratie européenne que de reprendre le contrôle du capitalisme et de la technologie.
Il ne lui suffit pas de s’assurer une autonomie militaire, technologique, financière et monétaire. Elle doit d’abord recréer chez elle un nouvel équilibre entre l’environnement, la maîtrise de la technologie et le partage plus équitable des ressources au-dedans et avec le reste du monde. La clé de la démocratie européenne se trouve dans la civilisation retrouvée. «