
Tous les journalistes ne sont pas les mêmes ; mais certains journaliste me semblent exercer leur métier de telle sorte qu’ils décrédibilisent pratiquement certains thèmes (tel que l’écologie) en même temps qu’ils jettent le discrédit sur la plupart des responsables politiques, avec le risque de conduire sur la voie de l’extrême droite sinon du populisme.
Ainsi, une prestation de Christophe DEBORSU dans le cadre de l’émission « c’est pas tous les jours dimanches « de ce 18 septembre (1) me parait illustrative d’un journalisme de mauvais aloi.
Après avoir mis l’accent – sans appel – sur des dérapages budgétaires du Parlement wallon (sous-entendant que tous les députés se préoccupaient surtout de leur bien-être personnel et étaient prêts à dépenser sans limites pour ce bien-être), notre journaliste s’en est pris au position sur le nucléaire du ministre Georges GILKINET.
Invité essentiellement pour parler des tarifs du train, ce ministre a été surtout interrogé sur le nucléaire. Et à ce propos, une seule question fut posée à près de 10 reprises : « êtes-vous contre le prolongement de plus de 2 réacteurs » … oui ou non et ce indépendamment du contexte et des débats sur la sécurité ainsi que de la négociation en cours avec ENGIE .
Ensuite, sur base des résultats d’un sondage (quelles qu’en soient les marges d’erreur) Christophe DEBORSU s’est plu à évoquer le fait que le Ministre pourrait devoir rechercher un job à la suite des prochaines élections.
Enfin dans le cadre de cette émission, comme dans beaucoup d’autres enceintes, il a été fait allusion à la rage taxatoire des écolos ou encore à l’écologie punitive ! N’est-ce pas là des propos simplificateurs et désobligeants ! En effet, les écologistes seraient-ils les seuls à vouloir réformer en profondeur la fiscalité actuelle qui se traduit par des inégalités croissantes entre pauvres et riches et qui débouche sur une dette publique en constante augmentation ? D’autre part, n’y-aurait-t-il pas lieu de sanctionner les délits écologiques qui actuellement portent de graves préjudices à l’ensemble des êtres vivants et menacent même la survie de l’humanité ? Est-ce vraiment un drame de proposer de limiter la vitesse sur les routes pour économiser l’énergie alors que nous venons de vivre certains impacts ( inondations, canicules, incendies, … ) de notre gaspillage énergétique. (2)
La manière dont fut mener cette interview du dimanche midi nous semble bien illustrative de la tentation qu’ont certains journalistes de rechercher systématiquement à opposer les hommes politiques les uns aux autres, voire à les décrédibiliser face à l’opinion publique, en déformant leurs propositions et en les résumant en quelques mots fort peu flatteurs.
Cette pratique s’applique aux hommes politiques qu’ils soient de droite ou de gauche. Elle nuit à une bonne compréhension de la vérité. Elle pousse à l’affrontement et au conflit à une époque où collaboration et entraide se révèlent de plus en plus indispensables pour faire face aux défis communs.
Le fait est que le thème de l’écologie mérite en particulier un traitement qui intègre de façon équilibrée tous les aspects de sa complexité: en effet, il nous confronte à des enjeux systémiques majeurs qui vont jusqu’à mettre en cause la survie de l’humanité. Il s’agit donc d’aborder l’urgence écologique en s’efforçant de rassembler toutes les énergies quelque soit la couleur politique.
Dans cette dernière perspective, on se réjouira de la publication récente d’une « Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique », document cosigné par de nombreux journalistes. (3)
En vertu de cette Charte, la profession s’engage notamment à :
1. Traiter le climat, le vivant et la justice sociale de manière transversale.
2. Faire œuvre de pédagogie en ce qui concerne les données scientifiques relatives aux questions écologiques.
3. Éviter les images éculées et les expressions faciles qui déforment et minimisent la gravité de la situation
4. Élargir le traitement des enjeux jusqu’aux réponses politiques.
5. Enquêter sur les origines des bouleversements en cours.
6. Faire apparaître clairement les sources et révéler les potentiels conflits d’intérêts.
7. Révéler les stratégies produites pour semer le doute dans l’esprit du public. .
8. Enquêter avec rigueur sur les manières d’agir face aux enjeux du climat et du vivant.
9. Se former en continu aux enjeux écologiques.
10. Exprimer leur désaccord vis-à-vis des financements, publicités et partenariats média liés à des activités qu’ils jugent nocives.
11. Consolider l’indépendance des rédactions. .
12. Pratiquer un journalisme bas carbone.
13. Participer à un écosystème médiatique solidaire
J.P.H.
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- (1) https://www.rtlplay.be/cest-pas-tous-les-jours-dimanche-p_8455/emission-du-18-09-22-c_12967364
- (2) Voir déjà un commentaire publié dans QYF le 25 juillet 2020
- (3) Cfr https://www.acrimed.org/Charte-pour-un-journalisme-a-la-hauteur-
Cette manière journalistique est insupportable ! C’est du populisme de bas étage dans un but clientéliste. D’autant plus que le contexte ambiant très anxiogène appelle plus que jamais à la recherche de vérité plutôt qu’à des discours à la Trump.
Yves Leroy Avenue des Mespeliers, 62 1348Louvain-la-Neuve Gsm 0032475726668 Envoyé de mon iPhone
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La presse « prête à penser » et manipulatrice m’horripile Le journaliste poursuit souvent ce qu’il veut faire dire se fichant du reste. Je n’écoute plus
Hélène
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