
Plus le temps passe et plus on voit clairement le lien entre le dérèglement climatique et la détresse sociale à l’échelle planétaire. Et il est diverses possibilités de financement pour contribuer à solutionner cette problématique.
Ainsi que le fait remarquer Lucas Chancel dans une interview publiée dans la Libre Belgique de ce mardi 31 janvier (1) , on est confronté à une triple crise des inégalités climatiques.
- La première inégalité est celle des impacts différenciés entre les territoires : 50% des plus pauvres de ce monde vont connaître les impacts négatifs les plus importants ;
- La deuxième dimension inégalitaire est que 10% de la population mondiale est responsable de près de la moitié des problèmes de pollution tandis qu’inversement 50% de la population mondiale ne représente que 10% des émissions ;
- Le troisième point tient à l’inégalité des capacités d’action et des patrimoines que la crise climatique ne va pas manquer d’exacerber.
Faut-il rappeler le dernier rapport d’OXFAM publié à l’occasion du Forum de Davos (2) qui a clairement relevé l’élargissement du fossé entre les riches et les pauvres. : les 1 % les plus riches se sont emparés de près des deux tiers de toutes les nouvelles richesses – d’une valeur de 42 000 milliards de dollars – créées depuis 2020.
Alors que faire ?
Des nouveaux mécanismes financiers semblent bien évidemment à créer .
Dans ce contexte, on retiendra que le rapport « Climate Inequality Report » (3) chiffre à 6.300 milliards de dollars les besoins mondiaux de financement climatique rien que pour 2030 , tandis que le financement actuel n’atteint que 13% de ce montant. Ce rapport met aussi en évidence l’ importance de l’écart entre les financements et les besoins des pays en développement : 83 milliards de dollars ont été mobilisé en 2020 qu’il en faudrait 1800 supplémentaires.
Pour combler le déficit de financement, le rapport « Climate Inequality » évoque :
- Une taxe sur les transports aériens qui pourrait générer entre 132 et 392 milliards de dollars ;
- Une version « light » de taxation des supers riches ( au taux de 1,5% à partir de 100 millions de dollars puis de 2% entre 1 et 10 milliards, de 2,5% entre 10 et 100 milliards et de 3% pour les patrimoines dépassant 100 milliards de dollars ) ce qui devrait permettre de récolter 295 milliards de dollars par an ;
- Une version plus stricte de taxation des riches ( consistant à taxer le patrimoine à partir de 5 millions de dollars) qui garantirait de l’ordre de 1100 milliards de dollars par an.
Ajoutons la proposition d’ OXFAM qui vise une taxe allant jusqu’à 5 % sur les multimillionnaires et les milliardaires du monde entier et qui pourrait rapporter 1 700 milliards de dollars par an… ce qui suffirait à sortir 2 milliards de personnes de la pauvreté !
JPH
- Interview en relation avec la publication « Climate Inequality Report » / La Libre Belgique -mardi 31 janvier 2023
- https://www.oxfam.org/en/research/la-loi-du-plusriche
- Rapport dont fait aussi état la Libre Belgique du 31 janvier